Fin d’hiver difficile, trop de boulot, stress, morosité : de quoi nous faire baisser la tête. Les nouvelles découvertes scientifiques permettent heureusement de comprendre ces passages à vide. Nous cernons mieux aujourd’hui ce qui fait du mal. La surcharge professionnelle notamment. Travailler plus de 11h par jour doublerait les risques de dépression sévère. Maigrir n’aide pas non plus, d’après une nouvelle étude britannique : les personnes en surpoids maigrissant dans le cadre d’un régime ont deux fois plus de chance d’être dépressives que si elles gardent le même poids. Mais qu’est-ce qui fait du bien ? Le sport, bien sûr. Pour les chercheurs de l’University College de Londres, trois séances par semaine réduiraient de 16% le risque de se sentir déprimé. Et ce n’est pas tout, les omégas 3 protègent aussi en améliorant les fonctions cognitives et en jouant comme antidépresseurs, à condition de ne pas souffrir de troubles anxieux. Une étude vient même de montrer que le cerveau et l’hippocampe étaient plus volumineux chez les femmes ménopausées ayant un taux élevé de cet acide gras. Enfin, et c’est étonnant, les jeux vidéo aideraient les personnes âgées dépressives pour lequelles les médicaments s’avèrent impuissants.
Ca marche : le régime anti-déprime
Le Dr Florian Ferreri, psychiatre (co-auteur du livre Le Régime Anti-déprime, ed. Odile Jacob) propose un rééquilibrage global de l’alimentation pour un effet durable sur le moral. « S’il est naturel de se réconforter avec des plaisirs sucrés rapides, il faut limiter les produits transformés et les graisses hydrogénées qui augmentent les risques dépressifs », explique-t-il. L’essentiel : « privilégier les aliments riches en nutriments (le tryptophane dans les œufs, les viandes, les noix, le riz complet) et en micronutriments (le magnésium dans les germes de céréales, le cacao, les fruits secs, les vitamines du groupe B dans la levure de bière en paillette ou de boulanger, les germes de blé, les noisettes, les champignons crus, les œufs…) qui stimulent la sécrétion de sérotonine, et équilibrer l’apport oméga 3/oméga 6 propice aux cellules cérébrales. » L’alimentation doit être composée de 10 à 15% de protéines végétales et animales (viande, poisson, œuf, laitage, riz et haricots rouges en association…), de 30 à 35% de lipides variés (huiles végétales diverses, poissons gras, fruits secs riches en lipides, graisses animales en moindre quantité) et de 50 à 55% de glucides (riz, pâtes, semoule, céréales…).
La phytothérapie et la sophrologie, deux alliés de notre moral
Les plantes influent sur notre état d’esprit. Une étude taïwanaise a ainsi révélé que la diffusion d’huile essentielle de bergamote réduisait le stress qui finit par attaquer le moral (Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 2011). Et pour juguler un coup de blues, la pharmacienne Danièle Festy (auteur de Aroma psy, ed. Leduc) conseille d’associer Bergamote et Litsée Citronnée dans le diffuseur. Elle propose aussi de frictionner les reins, matin et midi avec de l’huile essentielle d’épinette noire pour doper la synthèse de cortisol aux effets dynamisants. Le plus stimulant pour le moral : un cocktail d’extraits glycérinés de plantes réalisé en pharmacie (millepertuis, griffonia, cassis et ginseng à parts égales). « A l’heure actuelle, c’est l’extrait qui concentre le mieux les principes actifs des plantes » assure-t-elle.
La sophrologie peut offrir un accompagnement psycho-corporel sur mesure, comme le vérifie Carole Serrat, sophologue (auteur de La Sophrologie, c’est malin, ed. Leduc). « On cerne d’abord les circonstances favorisant les coups de blues, puis on travaille sur la relaxation par la respiration afin de libérer les tensions, avant d’entamer un travail mental à l’aide de visualisations positives », explique-t-elle. Bénéfices durables observés au bout de trois ou quatre séances.
Le baby-blues, un mal très fréquent
Le baby-blues touche 80 % des mamans dans les trois jours après l’accouchement sous l’effet d’un changement hormonal brutal. Ce que l’on sait moins : l’effet protecteur de l’allaitement pour l’enfant qui ne subirait pas la déprime passagère de sa maman quand celle-ci lui donne le sein. Et la nouveauté : près de 10% des jeunes papas sont aussi concernés, surtout quand ils ont moins de trente ans. Quand le blues persiste, tout le monde devrait se faire aider. Carole Serrat intervient en maternité pour un soutien en sophrologie et musicologie. Ne pas hésiter à solliciter un médecin ou un psychologue en ville.